Fin de vie : « Mutations » ouvre le débat

Alors que la convention citoyenne sur la fin de vie rendra ses conclusions vers la mi-mars sur une éventuelle légalisation de l’aide active à mourir, « Mutations », le magazine de débats de la Mutualité Française, décrypte les enjeux liés à cette possible évolution. Le débat n’est évidemment pas que médical, mais aussi éthique et sociétal.
« Notre société est-elle prête à accorder le droit de choisir librement sa fin de vie », interroge le président de la Mutualité Française, Eric Chenut, dans son éditorial. Question abyssale qui justifierait un vaste débat démocratique, et pas seulement une convention citoyenne, estime, dans une tribune, Sebastien Podevyn, membre de l’Observatoire de l’économie de la Fondation Jean-Jaurès.

Liberté et dignité

Ce débat sur la fin de vie interroge également la place actuelle accordée aux soins palliatifs, dont l’offre est répartie de manière inégale sur l’ensemble du territoire. Pour la philosophe Céline Lefève, il est nécessaire, dans un premier temps, de « renforcer les politiques publiques en faveur des soins palliatifs ». « Ce n’est qu’à condition que le soin, tant médical que relationnel, soit garanti pour chacun que le droit à choisir le moment de sa mort devient une liberté », juge cette codirectrice de l’Institut la Personne en médecine (ILPEM) à l’université Paris Cité.

Pour autant, quelles réponses apporter à ceux et celles qui sont sans issue thérapeutique, dans une grande souffrance et qui demandent d’en finir ? Le médecin Denis Labayle, président d’honneur de l’association Le Choix, plaide pour la légalisation de l’aide active à mourir, comme cela se fait dans de nombreux pays, au nom de la liberté individuelle.
Liberté, accompagnement, dignité, voici quelques- uns des maitres mots de ce débat fondamental.