L’Afssaps publie la liste des 77 médicaments et 12 classes thérapeutiques sous surveillance renforcée

L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a présenté à la presse la liste des 77 médicaments et 12 familles de médicaments placés sous « surveillance renforcée ». La publication de cette liste avait été annoncée par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, suite au scandale du Mediator®.

Gardasil®, Alli®, Champix®, Di-Antalvic®, Fonzylane®, Multaq®,  vaccins antigrippaux : l’Agence de sécurité sanitaire des produits de  santé (Afssaps) publie la liste des 77 médicaments et 12 familles de  médicaments placés sous « surveillance renforcée ». Le ministre de la  Santé Xavier Bertrand a demandé cette liste suite au scandale du  Mediator®, rappelle-t-on.

« Le médicament n’est pas un produit de  consommation comme les autres », rappelle en introduction le directeur  général de la Santé Didier Houssin, lors de la présentation de cette  liste à la presse, le 31 janvier au ministère de la Santé, à Paris. Tous  les médicaments contiennent des principes actifs et présentent, de ce  fait, des « risques d’effets indésirables », précise Didier Houssin. C’est  la raison pour laquelle tous les médicaments bénéficient d’une  surveillance de la part des autorités sanitaires françaises et  européennes.

Risque accru
Lorsqu’un risque accru est détecté (risque de  mauvais usage, effets indésirables plus importants que prévu…), les  médicaments concernés sont alors placés sous surveillance renforcée :  c’est la liste de ces médicaments qui vient d’être rendue publique par  l’Afssaps.

Parmi les produits concernés, les médicaments  anti-douleurs contenant du dextropropoxyphène (Di-antalvic®, Propofan®  et leurs génériques) seront retirés du marché français à partir du 1er  mars. Autre exemple : le Noctran®, médicament utilisé contre les  troubles du sommeil, devrait lui aussi être retiré du marché en mars  prochain. D’autres médicaments, comme les vaccins contre la grippe, sont  suivis à titre préventif. La plupart des médicaments de cette liste  font l’objet d’évaluations plus ou moins régulières selon le niveau de  risque pour les patients.

Cinq médicaments présents dans la liste  sont ainsi en cours de réévaluation. Il s’agit de l’Hexaquine®, utilisé  contre les crampes, du Multaq®, traitement des troubles du rythme  cardiaque, du Nexen®, médicament contre la douleur arthrosique, du  Mynocine® et de ses génériques, utilisés contre l’acné et des  médicaments contenant du nitrofurantoine (Furandatine®, Furadoïne®,  Microdoïne®), qui servent au traitement de la cystite.

En parler à son médecin traitant
Le fait de placer des  médicaments sous surveillance renforcée ne signifie pas qu’ils seront  retirés du marché. « C’est un outil utilisé pour garantir que les  bénéfices de ces traitements sont supérieurs aux risques », précise la  directrice adjointe de l’Afssaps, Fabienne Bartoli.

« Les patients  qui prennent ces médicaments doivent être rassurés, souligne Didier  Houssin : leur traitement bénéficie en effet d’une surveillance accrue  par rapport aux autres médicaments. » En tout état de cause, le directeur  général de la Santé recommande aux patients « de ne pas arrêter ou  changer les doses de leur traitement sans consulter leur médecin ».

Philippe Rémond