Présidentielle 2017 : la « lettre ouverte » de la Mutualité aux candidats

Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, lors de l'événement Place de la Santé du 21 février.

La Mutualité Française adressera dans les prochains jours une lettre ouverte aux candidats sur la base des préoccupations des Français et de la Mutualité, annonce son président Thierry Beaudet, qui dresse un premier bilan de la manifestation du 21 février.

Quel bilan tirez-vous du rendez-vous Place de la Santé organisé le 21 février par la Mutualité Française, avec trois think tanks partenaires, la Fondapol, la Fondation Jean-Jaurès et Terra Nova?

Thierry Beaudet – Il est très positif. Place de la Santé est le projet d’un mouvement social, représentant 35 millions de mutualistes. Ce mouvement social met l’expertise d’une Fédération au service du décryptage des programmes des candidats à l’élection présidentielle. Il ne s’agit pas d’imposer des idées, mais bien de favoriser le débat, de prendre le pouls des Français et d’être à l’écoute de leurs attentes.

Lors de l’événement du 21 février, la Mutualité Française s’est donc fait le porte-voix des Français et a interpellé les candidats sur les thèmes qui les préoccupent.

Quel était votre objectif pour cette manifestation ?

Thierry Beaudet – Que la Mutualité Française place la santé au cœur du débat de la campagne présidentielle, à l’heure où 72% de nos concitoyens estiment que les candidats n’en parlent pas assez, ou que leurs propositions sont déconnectées de leurs préoccupations, comme le montre notre sondage Harris.

Les candidats parlent beaucoup de la santé de la Sécu ; ils devraient aussi s’intéresser à la santé des Français (déserts médicaux, délais d’attente, reste à charge…). Le médecin de famille qui va bientôt prendre sa retraite sera-t-il remplacé ? Comment s’organisera la prise en charge d’un parent qui devient dépendant ?

Le 21 février, cinq prétendants à la présidence de la République ont fait valoir leur vision du système de santé et de la protection sociale. Je rappelle que, sollicités, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon n’ont pas pu être présents ce jour-là, mais que le candidat de la France insoumise vient de publier une tribune sur notre site Place de la Santé.

Chacun peut désormais se faire une opinion sur la manière dont les candidats entendent répondre aux attentes de nos concitoyens et des mutualistes.

Certaines propositions interrogent le rôle des mutuelles dans le système de santé. Comment réagissez-vous ?

Thierry Beaudet – Effectivement, depuis trois mois, les débats portent essentiellement sur les places respectives de l’assurance maladie et des complémentaires santé dans la prise en charge des dépenses de santé. Les candidats font le constat que le statu quo n’est plus possible : les déficits chroniques de l’assurance maladie et la dette sociale accumulée de la Sécu témoignent d’un dysfonctionnement profond.

A cet égard, la proposition initiale de François Fillon, sur laquelle il est revenu depuis, qui souhaitait concentrer les remboursements de l’assurance maladie sur les maladies graves et de longue durée, a eu le mérite de poser une vraie question.

Elle a permis d’interroger l’évolution actuelle de notre système qui, au gré des réformes des trente dernières années et sans aucun débat public, a conduit l’assurance maladie à ne rembourser qu’un euro sur deux des soins courants.

De l’autre côté de l’échiquier politique, ce débat a vu renaitre l’utopie d’une assurance maladie universelle qui rembourserait 100% des dépenses de santé et dont la mise en place s’accompagnerait de la suppression des mutuelles.

Cela marque un fort attachement à la solidarité nationale mais, en même temps, cela témoigne d’une profonde méconnaissance du rôle des complémentaires et des mutuelles en particulier !

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L'interview en intégralité

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PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-MICHEL MOLINS

© Agence fédérale d’information mutualiste (Afim)