Dépendance : les priorités de la Mutualité

La Mutualité Française a défini le 18 mars quatre orientations  ma­jeures sur la dépendance, indique L’Argus de l’assurance. Ces axes  seront défendus, entre autres, par les représentants mutualistes au sein  des groupes de travail gouvernementaux chargés d’élaborer une réforme  de la prise en charge de la dépendance, notent Les Echos (page 31).

« La  Mutualité prône une réponse au risque de perte d’autonomie qui soit  tout à la fois globale, universelle, équitable et partenariale », résume  le quotidien économique. Pour la Mutualité, la prise en charge de la  dépendance relève en effet de plusieurs « dimensions » et pas seulement du  « débat financier ».

Par exemple, la Mutualité pointe les « graves  dysfonctionnements » liés au manque de personnel dans les établissements  spécialisés. Elle suggère notamment d' »augmenter la disponibilité d’un  personnel qualifié, quitte à faire sauter quelques verrous (quotas,  diplômes…) », poursuit le quotidien.

Afin d’être équitable et  accessible, il lui paraît également essentiel que la ré­forme adopte un  schéma de prise en charge « le plus universel possible ». Pour cela,  précise la FNMF, il est nécessaire que le périmètre d’application soit  « le plus large possible, territorialement, socialement et de façon  intergénérationnelle ».

La question de la prise en compte du  patrimoine ne peut être exclue du débat, à condition de ne pas la  réduire à « une simple option de recours pour les seules personnes  affectées de perte d’autonomie », estime la Mutualité. En aucun cas cette  question ne doit déterminer le profil du dispositif de la réforme

Enfin,  la Mutualité Française refuse l’idée d’un « socle privé majoritaire, sur  lequel les pouvoirs publics viendraient se greffer de façon  accessoire », mais elle appelle à un véritable partenariat public-privé.

Pour  conclure, Les Echos s’interrogent sur les raisons de l’absence de  « l’idée de greffer la couverture dépendance à la complémentaire santé  prônée par les mutuelles d’assurance du Gema ». Cette question n’a pas  encore été tranchée au sein de la Mutualité.

La déprime française
Dans son dernier rapport en tant  Médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye dresse un sombre tableau  de notre pays. « Celui qui a été élu en novembre président du Conseil  économique, social et environnemental (Cese) déplore le manque de  réponse politique face au « burn-out » de la société », écrit La Tribune  (page 4). Ce document a été remis, hier, au chef de l’Etat.

Ses  observations s’appuient sur les 79.046 réclamations et plaintes liées à  des questions sociales, de justice ou de santé que lui ont adressées les  Français en 2010. A lui seul, poursuit le quotidien économique, le pôle  Santé et sécurité des soins regroupe un tiers des observations devant  le social (18,2 %), les affaires générales (14,8 %) et la justice (12,1  %).

Selon Le Figaro (page 11), les exemples de mécontentement ne  manquent pas : « non-respect de droit au logement opposable, difficulté  d’accès au dossier médical, crédits d’impôt remis en cause »… Du coup,  la lassitude des Français vis-à-vis du corps politique est de plus en  plus flagrante. D’ailleurs, un concitoyen sur trois serait même prêt à  voter pour un représentant qui ne respecterait pas les valeurs de la  démocratie, explique Jean-Paul Delevoye.

Au regard de cette  situation, analyse le Médiateur, « nous risquons de perdre la notion du  sens de l’impôt, des politiques de solidarité et de voir apparaître des  conflits générationnels avec des plus jeunes refusant de payer pour les  plus âgés ». Le Français est fatigué poursuit-il. Certes, il croit en son  destin individuel mais il ne pense plus que « son avenir peut se régler  par des mesures collectives ». La Croix (page 5) s’attache, pour sa part,  à l’étude jointe au rapport : elle montre que 74% des Français  craignent que la Sécurité sociale fasse faillite et ne puisse plus  effectuer les remboursements maladie

Frédéric Lavignette