Un dispositif d’accompagnement pour les proches aidants (BILAN)

La Mutualité Française Centre-Val de Loire (MFCVL), forte de son expérience auprès des proches aidants à travers la mise en place de nombreuse actions collectives (plus de 60 ateliers en 2016 et 2017), propose un nouveau dispositif. Celui-ci permet aux proches aidants « à risque d’épuisement » de bénéficier d’un accompagnement personnalisé, dit de case management.

Le case management permet d’accompagner les personnes en situation complexe (les aidants) ou de prévenir ces situations. Il propose une approche globale de la personne, en s’appuyant sur ses ressources, celles de son entourage ainsi que sur les structures et les professionnels du territoire.

Comment ?

La personne accompagnée va être soutenue par le case manager pour faire évoluer sa situation, selon ses besoins et dans le temps. Cet accompagnement doit permettre de créer de l’inédit, de trouver des solutions individualisées.

Pour qui ?

Le dispositif développé par la MFCVL est proposé dans le Loir-et-Cher et destiné aux proches aidants qui :

  • cohabitent ou sont à proximité de la personne aidée, qui ont une relation d’aide forte ;
  • accompagnent une personne âgée en perte d’autonomie de plus de 60 ans ;
  • présentent un épuisement léger à modéré (calcul à l’aide du Mini Zarit, disponible dans le questionnaire d’accès au dispositif – cf document en bas de page;
  • ne sollicitent pas ou peu (maximum 2 contacts par an) les dispositifs d’aide aux aidants existant, et qui pensent que ceux-ci sont inadaptés à leur situation.

Et concrètement ?

Les acteurs de terrain (médecins, professionnels du social, établissement de santé, association, etc.) orientent les aidants vers ce dispositif. La Mutualité Française Centre-Val de Loire prend contact avec l’aidant et propose un encadrement à son domicile.

L’accompagnement doit lui permettre de (re)trouver un équilibre entre sa vie personnelle et son rôle d’aide : activité de loisirs, culturels, réseau social, vie professionnelle, etc. Il n’est pas limité dans le temps, il s’adapte à chaque situation et à son évolution. Un lien est créé, selon les besoins, avec les acteurs de terrain de proximité.

Et en terme de bilan ?

Cette méthode d’accompagnement a été soutenu par la Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie du Loir-et-Cher.

Au fur et à mesure du déploiement du dispositif plusieurs constats ont été dressés.

Nous avons remarqué en premier lieu, que les acteurs orientent trop tardivement les aidants, une fois qu’ils sont fortement épuisés. Il y a donc une nécessité de développer un changement de culture des acteurs de terrain auprès des aidants sur leurs besoins, problématiques rencontrées, offres présentes, prévention de l’épuisement.

Dans un second temps, il se trouve que les aidants rencontrent des freins financiers pour accéder à des aides supplémentaires : le reste à charge est souvent trop important entre l’avance de frais, la durée de mise en place de l’APA ou même la révision du plan.

Enfin, les listes d’attente en SSIAD, accueil de jour, hébergement temporaire, EHPAD sont également une difficulté pour donner du temps de répit à l’aidant à court et moyen terme.

 

Impact Covid et situation sanitaire

Le contexte sanitaire actuel est particulier, d’autant plus que les délais de prise en charge des structures (EHPAD, Accueil de jour, SSIAD, hébergement temporaire…) se sont considérablement allongés.

De plus, les conditions d’accès à certains dispositifs se complexifient : réductions d’effectifs et absence de transport pour certains accueils de jour ; période d’isolement ou fermeture des hébergement temporaires

N’oublions pas que en raison de ces difficultés sanitaires, il y a eu une réduction des visites à domicile par les professionnels, ce qui implique indéniablement une réduction de détection d’épuisement.

 

Le besoin est donc réel, mais actuellement de nombreux freins ne permettent pas de prévenir efficacement l’épuisement des aidants.

Le dispositif de Case Management mené par la MFCVL a permis de répondre depuis mai 2018, aux besoins de 65 aidants.