Lunettes, soins dentaires et aides auditives : vers un reste à charge zéro

Le Premier ministre a prononcé le 4 juillet son discours de politique générale. A cette occasion, Edouard Philippe a confirmé la volonté du gouvernement de rompre « le cercle vicieux du renoncement aux soins ». Objectif : parvenir d’ici la fin du quinquennat à l’absence de reste à charge des assurés sur les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives. « Le cadre est donné », réagit le président de la Mutualité Française, Thierry Beaudet. « Il faut désormais mettre tous les acteurs concernés autour de la table ».

« D’ici la fin du quinquennat, tous les Français auront accès à des offres sans aucun reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives », a annoncé Edouard Philippe le 4 juillet dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Le chef de gouvernement entend ainsi « rompre le cercle vicieux du renoncement aux soins ».

Cette mesure représente potentiellement un coût de « 4,4 milliards d’euros », estime la Mutualité Française. Pour son président, Thierry Beaudet, « le cadre est donné », mais « il faut maintenant définir ce qui sera précisément remboursé et la population qui sera concernée ». En l’état actuel, cette promesse « laisse en suspens la question du financement ».

Il est également nécessaire de préciser quelles prestations exactes devront bénéficier d’un reste à charge zéro. Ainsi, la question sera de savoir s’il faut porter l’effort sur le financement des verres de lunettes et sur les montures. Pour cela, « il faut mettre tous les acteurs concernés autour de la table ».

Augmenter les remboursements sans pouvoir agir sur les prix représente en effet un risque : celui que les tarifs des dispositifs médicaux « continuent d’augmenter », souligne-t-il. Pour le président de la Mutualité Française, « tout remboursement supérieur par les mutuelles se répercute sur les cotisations des adhérents », a-t-il ajouté, le 5 juillet, au Journal de 13 heures de TF1.

La prévention, pivot de la stratégie nationale de santé

Autre engagement de la feuille de route d’Edouard Philippe : regagner la confiance des Français dans l’action publique. « Rétablir la confiance, c’est aussi rassurer les Français sur le futur de la Sécurité sociale ». Pour le Premier ministre, cette institution est un « véritable patrimoine » qu’il faut entretenir, préserver et rénover. Un constat qu’il partage concernant le système de santé : Les Français « y sont attachés », mais ils le trouvent « mal coordonné ».

Sur la méthode, le chef du gouvernement veut mettre l’accent sur la prévention : elle « sera le pivot de la stratégie nationale de santé discutée à l’automne », déclare-t-il. Parmi les prochaines mesures annoncées : l’obligation vaccinale pour la petite enfance, l’augmentation du prix du paquet de cigarettes à 10 euros ainsi que la création d’un service sanitaire pour les étudiants des filières de santé afin « d’intervenir dans les écoles et les entreprises pour des actions de prévention ».

Concernant l’accès aux soins, Edouard Philippe souhaite « bâtir des parcours de soins », en mettant notamment en place « de nouvelles incitations et de nouveaux modes de rémunération » des professionnels de santé. Une ambition qui devrait se traduire dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018.

Autre cheval de bataille du Premier ministre : la lutte contre les déserts médicaux, « en bonne intelligence avec les collectivités territoriales et les acteurs du monde de la santé ». Pour Edouard Philippe, « la télémédecine offre des opportunités formidables » qu’il souhaite favoriser pour mener à bien ce combat.

GHISLAINE TRABACCHI© Agence fédérale d’information mutualiste (Afim)